Notre savoir faire

Jeunes plants en racines nues
Jeunes plants en racines nues

La grande partie des essences forestières et paysagères que nous produisons sont cultivées en pleine terre et livrées en racines nues. Nos plants sont agés de 1 à 4 ans, issus de semis ou repiqués, nos techniques évoluent constamment afin de produire le matériel végétal le plus performant et le plus adapté au contexte.

1. La multiplication

En pépinière, nous utilisons principalement deux techniques pour reproduire les végétaux : le semis et le bouturage.

Le bouturage

Opération qui consiste à reconstituer un nouveau sujet à partir d’un fragment végétal prélevé sur une plante dite ‘mère’.

Placé dans des conditions spécifiques, ce fragment va former des racines dans un premier temps puis un individu. On parle de multiplication végétative, c'est-à-dire réalisée à partir d’un morceau de végétal, sans fécondation. Alors que la graine implique obligatoirement un croisement entre individus et donc un brassage des gènes, la multiplication végétative garantit la reproduction à l’identique. 

Pourquoi le bouturage ?

Le bouturage est parfois obligatoire lorsque la plante est incapable de produire des graines sous nos climats ou bien lorsque la récolte et le traitement des graines en vue d’obtenir une germination correcte s’avère délicate et compliquée (stratification – levée de dormance). 

Quelle technique ?

Pour la plupart des espèces que nous cultivons, on prélève en général à la fin de l’hiver et au début du printemps des rameaux sans feuilles (bouture de bois sec) d’une longueur d’environ 15 à 25 cm.

La bouture est directement mise en terre pour ne laisser apparaître qu’un ou deux bourgeons. La bouture plantée au printemps racine rapidement puis la plante reprend sa croissance et de nouvelles ébauches de feuilles apparaissent. 

Quelles essences ?

Salix, Populus, Weigela, Philadelphus, Deutzia, Forsythia, Spirea, Symphoricarpos... 

Les semis

La majeure partie des essences que nous cultivons est multipliée par semis, l’objectif étant donc d’obtenir un plant à partir d’une graine. Pour les essences soumises à la réglementation forestière, les graines sont récoltées dans des peuplements sélectionnés ou dans des vergers à graines. Pour les toutes les autres essences, les graines peuvent également être récoltées en forêt mais aussi sur des arbres ou arbustes isolés dans des haies par exemple (Cornouiller, sureau noir, églantier.....  

Les récoltes sont réalisées par les marchands grainiers à qui nous achetons les graines. Elles sont triées – baies dépulpées, samares égrappées ... - et préparées pour ensuite être mises soit à la disposition des pépiniéristes soit conservées plusieurs années à des températures comprises entre – 15°C et + 2°C selon les essences.

Certaines essences produisent des graines qui ne nécessitent aucun traitement préalable particulier (Chêne, châtaignier, pin...). Elles peuvent donc germer immédiatement après avoir été mises en terre. D’autres au contraire sont présentent dans la nature à l’état de dormance empêchant ainsi la graine de germer aussitôt après sa dissémination même si les conditions pour sa germination sont réunies.

La levée de dormance est une opération qui consiste à copier la nature en reproduisant les saisons soit en appliquant une période de froid soit en alternant les périodes de chaud et les périodes de froid tout en veillant à ce que les graines soient parfaitement hydratées. La durée nécessaire est variable selon les essences mais également d’un lot à l’autre et même d’une graine à une autre ce qui rend difficile l’obtention d’une germination homogène et rapide. 

Plusieurs techniques existent mais la plus utilisée est la stratification. Il s’agit d’une opération qui consiste à mélanger les graines à un substrat généralement neutre, drainant et humide (sable ou vermiculite). La période de stratification, variable selon les essences, dure de quelques semaines à plusieurs mois en respectant les périodes de chaud (température ambiante du moment) et de froid (chambre froide 0 à +2°C) 

Lorsque la durée de stratification requise est atteinte, les graines sont semées directement en pépinière sur des ‘planches’. Il s’agit de plate bandes d’une largeur d’environ un mètre. Les graines sont ensuite semées soit en plein pour certains feuillus (Alnus, Betula...) et même certains résineux destinés à être repiqués ultérieurement en pépinière soit en ligne pour les plants destinés à être vendus en l’état (5 lignes par planche). 

Il faut tout d'abord préparer un lit de semis qui consiste à affiner la terre en surface afin que toutes les graines soient situées à la même profondeur. Ensuite, les graines sont déposées en terre puis recouvertes. La règle veut que les semences soient enfouies sous une couche de terre située entre 2 et 3 fois son épaisseur. 

Le matériel utilisé est un semoir généralement tiré derrière un tracteur. Certaines graines peuvent même être semées à la main. La période des semis s’échelonne de l’automne (noyaux de fruitiers, samares, glands...) au printemps (résineux, faines...)

2. Le repiquage
Du semi au plant...

Définition

Opération qui consiste à transplanter un jeune plant d’un ou deux ans issu de semis. 
Il est arraché sur son lieu de ‘naissance’ en pépinière pour être replanter ou repiquer dans un autre endroit de la pépinière.

L’objectif principal est d’obtenir des plants plus trapus et mieux équilibrés en leur donnant d’avantage d’espace pour se développer.

Dans le cadre d’une production de plants destinés à des marchés paysagers, le repiquage permet également d’obtenir des plants avec plusieurs tiges ou plusieurs brins. On parle alors de touffes ou de touffettes.

Longtemps utilisé pour les feuillus, cette technique est maintenant employée essentiellement pour les résineux.

Préparation des semis

Le repiquage s’effectue soit à l’automne (Douglas...) soit au printemps (mélèzes, pins, feuillus...) en fonction des régions de production ou des essences cultivées.

Les semis sont soulevés à l’aide d’une lame fixe, arrachés manuellement, arrosés puis stockés dans des cagettes en chambre froide. Pour éviter tout risque de déformation racinaire, les racines des semis sont taillées (habillage). 

Le repiquage

Le terrain est labouré, émietté puis roulé de manière à obtenir une planche régulière et homogène.

Une largeur de planche comprend 5 lignes de plants. La ‘repiqueuse’ est une machine identique à celle utilisée en maraîchage pour le repiquage des légumes. Elle est attelée derrière un tracteur et permet de repiquer les cinq rangs d’une même planche en même temps.

La machine est bâchée de manière à protéger les jeunes semis du vent et du soleil. La densité de repiquage est généralement d’environ 40 à 50 plants par mètre carré soit 8 à 10 plants au mètre linéaire. Une fois le repiquage terminé, on procède à un arrosage pour assurer une bonne reprise des jeunes semis.

3. Le dépivotage

« Les plants feuillus et principalement pour les essences pivotantes, doivent obligatoirement être repiqués ou dépivotés au moins une fois avant leur arrachage. Le dépivotage devra être effectué suffisamment tôt pour que les plants puissent refaire un système racinaire de remplacement » Extrait du JO – Arrêté du 24 octobre 2003 relatif aux normes minimales de qualité extérieure applicables à la production de matériel forestier de reproduction.  

En d’autres termes, si les plants n’ont qu’un an, ils doivent avoir été dépivotés au cours de leur première année de végétation (1+0S). Si les plants ont deux ans, ils doivent avoir été dépivotés au moins une fois entre les deux années de végétation (1S1)

Définition

Il s’agit du passage d’une lame tranchante travaillant sur un plan horizontal à une profondeur maximale de 20 cm sous le collet. Cette opération intervient en pleine saison de végétation – Août à Octobre – afin de laisser le temps à la plante de cicatriser et de former un bourrelet cicatriciel qui représente la seule véritable preuve pour l’utilisateur final que le dépivotage a bien été réalisé dans les règles de l’art.

Objectifs

- Produire un jeune plant forestier d’un an équilibré et doté d’un système aérien de qualité mais aussi et surtout doté d’un système racinaire jeune, vigoureux et sain pour permettre une meilleure installation et une parfaite croissance du végétal. 
- Obtenir un volume racinaire important mais pas trop de façon à faciliter le travail du planteur. La formation de nombreux boutons racinaires ainsi que l’apparition d’un chevelu racinaire important dans les 20 premiers centimètres de la racine conditionnent en grande partie la réussite de la plantation. 
- Obtenir un diamètre au collet correspondant aux normes en vigueur établies par l’Administration forestière française. Les réserves de la plante sont concentrées dans le collet et vont permettre à cette dernière de s’enraciner correctement et de pousser convenablement dès la première année d’installation même si les conditions pédo-climatiques sont difficiles. 
- Prévenir et faciliter l’aoûtement des plants. 
- Préparer le travail des planteurs en habillant le système racinaire des plants sans le moindre stress. 

4. Le soulevage

Opération complémentaire du dépivotage généralement effectuée soit sur des plants d’un an quelque temps après le dépivotage soit sur des plants de deux ans, non repiqués (1S1) 

Le principe est le même que pour le dépivotage puisqu’il s’agit de passer une lame légèrement inclinée travaillant sur un plan horizontal à une profondeur d’environ 20cm sans endommager la base du pivot qui aura au préalable été sectionnée quelques semaines ou quelques mois auparavant. 

L’objectif est simple : fournir au planteur un plant dont le volume racinaire présentera des proportions optimales. La longueur du pivot ayant été définie en pépinière, le bourrelet cicatriciel ne devra pas dans la mesure du possible subir de dommages. Seules les racines latérales pourront alors faire l’objet d’une attention toute particulière le jour de la plantation. 

5. Le cernage des plants résineux
6. Lutte anti-gel par aspersion

La sensibilité des végétaux ligneux au gel est excessivement variable au long de l’année. La plupart des espèces ligneuses cultivées dans nos pépinières ne nécessitent pas la mise en œuvre d’une protection spécifique contre le gel d’hiver. De par un mécanisme complexe lié à la modification des constituants cellulaires, les plantes résistent naturellement aux températures hivernales généralement rencontrées sous nos latitudes.  

En revanche, la vulnérabilité des plants peut être différente à des stades de développement bien précis : 
- au printemps – avril - mai- sur de jeunes semis (gel de printemps)
- à l’automne - octobre - novembre - sur des végétaux non aoûtés et mal lignifiés (gel d’automne-

La technique consiste donc à maintenir à 0°C la température des organes végétaux en les recouvrant d’un fourreau de glace constamment humidifié. La protection de la culture est obtenue par l’énergie calorifique libérée par l’eau au moment de sa prise en glace. 

L’apport d’eau en cours de congélation sur le végétal à protéger doit être permanent de manière à compenser également les pertes de chaleur par rayonnement. La répartition de l’eau est assurée par un système d’arrosage intégral équipé d’asperseurs de type sprinkler. La protection contre le gel démarre généralement lorsque la température se situe aux alentours de 0 °C, température qui doit également être modulée en fonction d’autres paramètres importants : degré de sensibilité 
du végétal à protéger, hygrométrie de l’air, présence de vent, de nuages, de brouillard...

Cette méthode de protection non polluante est couramment utilisée en arboriculture fruitière.

Pour plus de renseignements : www.ctifl.fr ou www.acmg.asso.fr

7. L'arrachage

Opération qui consiste, sur le lieu de culture c'est-à-dire en pépinière, à sortir de terre les plants forestiers ou les jeunes semis élevés en racines nues. L’objectif principal est de conserver la ou les racines principales (pivot) avec de nombreuses racines secondaires (chevelu) afin d’optimiser la reprise des plants par la suite.

On distingue 3 types d’arrachages :

Arrachage manuel

Opération classique réalisée en deux phases, une partie mécanique et l’autre manuelle. 

Un premier passage est réalisé mécaniquement à l’aide d’une arracheuse attelée derrière un tracteur. Une lame munie d’une herse vibrante passe sous le pivot (environ 20 cm de profondeur), soulève les plants et secoue les racines de manière à éviter tout excès de terre autour des racines. En aucun cas les racines ne sont exposées à l’air libre (soleil, vent, gel...), les plants sont simplement ‘soulevés’. Le rôle de la machine est de préparer et faciliter l’opération manuelle qui suit. 

Un deuxième passage réalisé manuellement consiste à extraire définitivement la plante de terre. Les plants sont alors immédiatement conditionnés dans des palettes filmées et couvertes pour éviter tout dessèchement des racines.

Arrachage mécanique

Le premier passage mécanique est identique à celui de l’arrachage manuel, l’arracheuse étant également équipée d’une lame inclinée et de râteaux vibrants servant à ‘démêler’ les racines.

La deuxième partie jusqu’alors réalisée manuellement est remplacée par la machine qui permet d’extraire les plants du sol à l’aide d’un convoyeur équipé d’ergots puis de les acheminer sur une table de travail située à l’arrière de l’arracheuse.

Les plants sont alors dirigés vers une palette à l’aide d’un tapis incliné.

Arrachage à la bêche

Pour la préparation de petites quantités de plants ou pour la préparation de jeunes baliveaux, l’arrachage peut se faire à la bêche.

 

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