Informations et conseils

Guide de plantation d'une haie
1. Pourquoi une haie ?
Législation

Un texte d'application de la loi «paysage« publié en 1995, autorise chaque Préfet à classer les

haies (statut de protection), entraînant ainsi une succession de nouvelles mesures visant à intégrer les haies dans la catégorie des zones boisées (reconnaissance du statut forestier de la haie et du concept de forêt linéaire).

Ainsi, conformément à l'article R.126.38 nouveau du code rural, les formations boisées hors forêts, protégées par arrêté préfectoral, ouvrent droit à des possibilités d'aide au reboisement et à l'entretien d'une part et à une exonération trentenaire de la taxe sur le foncier non bâti dont bénéficient les plantations nouvelles d’autre part.

Pour tous ces détails pratiques, vous pouvez vous adresser à la DDAF de votre département. 

Pourquoi les haies ?

- Pour une agriculture raisonnée et performante (érosion limitée, pollinisation possible, équilibre biologique maintenu)
- Pour la variété de la faune et de la flore
- Pour la beauté des paysages et la qualité de vie des ruraux

Les fonctions de la haie

Régulation climatique

La haie joue un rôle de régulateur microclimatique.  En été, elle offre de l’ombre et son évapotranspiration augmente la sensation de fraîcheur.  La nuit et en hiver, elle offre une protection contre les vents froids et diminue les risques de gel.

Le potager, le jardin ou la maison sont protégés des coups de vents violents. La modération microclimatique peut être de +/- 5°C à l'abri d'une haie vive suffisamment dense mais non étanche au vent.

Derrière un « mur végétal » composé par exemple de conifères exotiques densément plantés (thuyas, cyprès…), le vent se heurte à l’obstacle et l’impression de froid peut augmenter à cause des turbulences plus importantes qui se produisent derrière la haie. Ces haies sont par ailleurs plus sensibles aux tempêtes.

Du printemps à l'automne, en climat tempéré, la haie naturelle présente un effet tampon. Elle capte la chaleur pour ensuite la restituer progressivement. 

Régulation hydraulique et protection des sols

En favorisant l’infiltration de l’eau le long de ses racines qui aèrent les sols, la haie contribue à améliorer l’alimentation des nappes phréatiques. Elle limite les risques liés à l’alternance des phénomènes de sécheresse et d’inondation. Elle participe à la conservation des sols en ralentissant fortement l’érosion éolienne ou hydrique des sols en surface (ruissellement). La création de cette ‘ceinture filtrante’ permet également de retenir les éléments transportés par l’eau (résidus de pesticides, de lisiers, d’engrais...).

Préservation de la biodiversité

Dans le contexte actuel de forte réduction de la biodiversité, la haie contribue à préserver ce qui peut encore l’être. Grâce à ses fonctions de maillage, la haie préserve des écosystèmes soumis à une fragmentation croissante.

Les réseaux de haies vives forment des corridors écologiques permettant de relier des sites boisés.

Ils renferment une grande diversité de la faune (insectes, oiseaux, reptiles, mammifères...) et contribuent au maintien des systèmes de lisières ou de clairières utiles et nécessaires au déroulement des cycles biologiques de la faune : sites de nourrissage, de repos, d’hibernation, de reproduction...

De plus, les haies plantées en privilégiant les espèces locales participent à la conservation de la diversité génétique. 

Protection visuelle et de l'intimité

Une haie bien fournie peut être très efficace pour préserver une propriété du regard des voisins, ou de la vue d'une route ou d'un paysage peu intéressant. 

Préservation du paysage bocager

Le paysage bocager est de plus en plus menacé. Les haies représentent, au regard d’une politique productiviste, une surface agricole non exploitée. Il est donc fréquent qu’elles soient rasées sans autre forme de procès. En replantant les haies et en tentant de recréer un réseau, on contribue efficacement au maintien de ce paysage traditionnel de nos campagnes.

Valorisation du paysage

Une haie bien pensée confère au terrain un potentiel esthétique non négligeable. En plantant des arbres à fleurs ou à baies, on peut apprécier, à chaque saison, une nouvelle palette de couleurs. Certaines espèces sont particulièrement odorantes, le chèvrefeuille par exemple ; elles donneront une touche agréablement parfumée à la haie.

Productions utiles à l'Homme

Les haies sont productives, elles apportent des fruits et des baies (noisettes, prunelles, mûres…).  Elles sont également source de plantes médicinales et de miel.  La production de ‘biomasse’ et les énergies renouvelables sont au cœur des discussions.

La haie produit du bois de chauffage en rondins tandis que les produits de la taille (émondage) et les branchages broyés en copeaux servent à alimenter certaines installations collectives ou même individuelles de chauffage.

Les haies s’apparentent donc à une forêt linéaire dans laquelle on retrouve des productions avec différents stades de transformation : piquets de clôture, tuteurs, bois d’industrie (panneaux de particules, pâte à papier).... 

2. Les différents types de haies
La haie grand brise-vent

Utilisation :
Ces haies sont utilisées autour des grands champs, des zones industrielles, autour des corps de  ferme et partout où l'on ne craint pas une hauteur de 15 à 20 mètres et même davantage.

Composition :
2 lignes espacées de 50 à 80 cm dans lesquelles on associe trois étages.
Ligne 1 : arbres à mener en haut jet, séparés par des arbres intercalaires menés en taillis et par des arbustes de bourrage abritant la faune.
Ligne 2 : de renforcement, à base d'arbustes à feuilles caduques ou persistantes.

Conduite :
Les espèces à mener en haut jet, devront faire l'objet d'un suivi attentif (taille de formation et élagage). Les arbres menés en taillis feront l'objet d’un recépage en deuxième ou troisième année afin d'obtenir plusieurs tiges.  Il est également possible d'obtenir une bande boisée en groupant soit deux «GRAND BRISE-VENT», soit un «GRAND BRISE-VENT» + une «HAIE LIBRE».

La haie libre fleurie semi-persistante

Utilisation :
Ces haies ont de nombreuses destinations qui en font des haies de champs et de prés plus petits, de jardins, de maisons, chaque fois que l’on désire une protection brise-vent rapprochée et dense sans que l'on soit gêné par une grande hauteur.  Selon la composition et la fréquence de la taille, la hauteur varie de 2 à 5 mètres pour les haies arbustives.

Composition :
2 lignes espacées de 30 à 60 cm et ne comportant que des arbustes, d’espèces caduques (teintes différentes selon les saisons) et persistantes (feuilles en hiver).

Conduite :
La plupart de ces haies peuvent se conduire en haie clôture, taillée sur les trois faces, en haie clôture libre contenue par une taille moins stricte plus arrondie.

La haie plein sud

Utilisation :
Ce kit a été conçu pour les terrains secs sous climat difficile, convenant en zone méditerranéenne ainsi que sur le littoral atlantique.  Les essences sélectionnées sont particulièrement résistantes à la sécheresse et au froid.

Composition :
2 lignes espacées de 30 à 60 cm et ne comportant que des arbustes décoratifs (fleurs et haies) exclusivement en godets forestiers, permettant une bonne reprise et une grande souplesse d'utilisation.

Conduite :
A mener en haie libre bien qu'un recépage soit possible pour certaines essences comme l'arbre de Judée ou le Laurier Noble. 

La haie pleine nature

Utilisation :
Conçue en collaboration avec de nombreux gestionnaires et défenseurs du monde végétal  et animal, cette haie permet l'accueil des oiseaux, des papillons, des butineurs et des petits mammifères. La sélection d'arbres indigènes, de tailles variées, à floraison et à fructification  échelonnées, assurant leurs besoins vitaux : abri pour la nidification, alimentation en été et en hiver¼ Les qualités ornementales des végétaux ont également été prises en considération.

Composition :
2 lignes espacées de 40 à 80 cm dans lesquelles on associe des essences présentant chacune des intérêts pour le couvert et la nourriture. la hauteur moyenne des espèces végétales retenues sera comprise entre 2 et 6 mètres et parfois même davantage. Tous les végétaux de ce kit sont fournis en godet.

Conduite :
A mener en haie libre, en préférant la taille «en corbeille«. On évitera toute intervention durant la belle saison (mars à septembre). La plupart des espèces sont à receper à la fin de l'hiver suivant la plantation pour favoriser le couvert. Des fagots seront laissés sur place pour servir de gîte à la faune (hérisson¼). La strate herbacée, élément indispensable de cet écosystème, sera conservée pour d'éventuels traitements, on évitera les produits chimiques à larges spectres au profit de produits spécifiques ou de techniques naturelles.

La haie champêtre

Utilisation :
Dans le cadre d'aménagements de bord de route, de voies communales, de limites parcellaires, notamment dans les zones de grandes cultures ou le défrichage des bandes boisées, l'utilisation de traitements toxiques ont amené à l'appauvrissement des sols et leur déficience en eau.

Composition :
Kit intégralement composé de végétaux en godet permettant une plus grande souplesse quant à la période de mise en place.

Conduite :
La plupart des essences seront recépées dès le printemps suivant la plantation afin de faciliter la croissance en largeur de la haie. Le recépage et l'émondage de la haie pourront intervenir tous les 10 ou 15 ans.

3. Où planter les haies ?

- En limite des communes et des propriétés. La haie a toujours eu un rôle de limite et de barrière plus ou moins infranchissable.
- Aux abords des fermes et en bordure des voies de communication. La haie masque les bâtiments et atténue les bruits et les odeurs. Elle joue aussi un rôle de   protection des infrastructures et des bâtiments contre les intempéries.
- Le long des fossés et sur les talus. Elle aide au maintient des talus et des fossés. De plus, elle permet de « remplir le paysage »
- Dans les grands parcellaires pour les fractionner.
  La haie permet de réduire les impacts de l’érosion éolienne et hydrique sur les grandes parcelles.

Pour plus d’information, vous pouvez contacter nos partenaires :
www.arbres.paysages.33.free.fr
www.arbre-et-paysage32.com

4. Comment réaliser votre haie ?
Choix de la période de plantation

La période de plantation s’étend d’octobre à fin avril. Il est toutefois préférable d’effectuer une plantation de printemps sur des sols lourds et humides et une plantation d’automne sur des sols légers et sablonneux. Dans tous les cas, éviter les plantations en période de gel ou si la terre est trop mouillée ou trop sèche.

Préparation du sol

Le travail du sol permet de fournir aux plants un terrain favorable au développement de leurs racines. Il se compose d’un décompactage du sol en profondeur sur chaque ligne de plantation à l’aide d'un instrument à dents profondes. Cela permet de briser et aérer le sol et favoriser ainsi la descente des racines en profondeur. Il vaut mieux éviter les labours trop profonds s’ils doivent ramener en surfaces les horizons de terre stérile ou argileuse. En surface, il est possible d’affiner le labour a l’aide d’un engin rotatif ou vibrant.


Il est conseillé de réaliser les travaux préparatoires du sol quelques semaines avant la plantation de manière à laisser reposer le sol et à éliminer les vides d’air à l’aide de quelques pluies. Il faut veiller à ne pas travailler le sol lorsque celui-ci est trop humide ! 

Dans le cadre de plantation de haies, tous nos végétaux sont produits et fournis en priorité en godet forestiers individuels de 400cm3. 
Les racines se sont développées pendant plusieurs mois en pépinière dans un mélange de tourbe et d’écorces de pin compostées. 


De par sa section carrée, son fond pyramidal très ajouré permettant un auto cernage des racines en pépinière et par la présence de 4 grandes cannelures sur les 4 faces internes canalisant les racines vers la bas de la motte, chaque godet présente un effet anti-chignon de toute première qualité sans risque d’étranglement des racines. 


Celui-ci assure un meilleur ancrage des racines et une bien meilleure stabilité de l’arbre au vent. 



Réception des végétaux

La réception des végétaux est une étape importante pour la réussite de votre plantation. Il faut sortir les végétaux de leur emballage dès leur arrivée. Conserver les végétaux dressés, dans un lieu frais non chauffé, à l’abri du vent, du gel et de la chaleur. Il est conseillé de maintenir la motte constamment humide en arrosant de façon régulière mais non excessive.

Dans ces conditions l’on peut les conserver plusieurs jours. (15 jours maxi) 



Plantation

Pour la plantation, un simple trempage des godets pendant quelques minutes dans un seau d’eau avant de sortir le plant de son emballage est suffisant. Il n’est pas nécessaire de rafraîchir ou de praliner les racines. 
Au moment de la plantation, retirer le godet de culture (feuille plastique noire), et placer le plant dans un trou de 20 à 25 cm de coté. Un apport de fumier ou de compost parfaitement décomposé peut être réalisé en veillant bien à ne jamais mettre les racines en contact avec le fumier ou l’engrais. 

Il est conseillé de mettre en place le plant au fond d’une légère cuvette qui permettra de récupérer les premières pluies après la plantation.
Il faut bien veiller à recouvrir la partie supérieure de la motte et des racines à l’aide de 3 à 5 cm de terre. Cette importante précaution annule « l’effet de mèche » qui serait fatal à la reprise des végétaux.
Arroser sitôt la plantation afin de bien appliquer la terre contre les racines.

La pose, en surface de la cuvette de plantation, d’un paillage biodégradable de type « thorenape » de format 45 x 45 ou 60 x 60 est recommandé pour plusieurs raisons :
- maintenir une atmosphère chaude et humide au niveau du sol
- empêcher la « battance » du sol et conserver une terre meuble et aéré
- éviter la concurrence des mauvaises herbes au pied des végétaux pour une meilleure restitution de l’eau et des éléments minéraux à la plante.

Entretien

Concernant l’entretien de la plantation, l’utilisation d’une protection individuelle de 50cm de hauteur maintenue en place par deux tuteurs bambous de 90cm permet de limiter les dégâts dus aux lapins et autres rongeurs.

Pendant les deux premières années suivant la plantation, il est vivement recommandé d’arroser durant la période estivale.

Le recépage des végétaux destinés à être menés en cépées est indispensable. Cette technique consiste à couper à 15cm du sol un jeune arbre ou arbuste à l’aide d’un sécateur. La plante réagit en émettant des rejets vigoureux à la base qui viennent renforcer le garnissage de la haie dans sa partie basse.

Cette opération est généralement pratiqué un ou deux ans après la plantation, en fin de période hivernale (mars -avril).

Les arbres de haut jet, quand à eux ne seront pas rabattus mais simplement élagués progressivement et défourchés en avril - mai de manière à obtenir un arbre droit avec une « bille de pied » de 4 à 6m de hauteur qui pourra alors être exploitée un jour.

 

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